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La connaissance et la liberté

Si j’observe une corrélation, rien ne m’indique de lien de causalité, il se peut qu’il y ait plutôt une cause commune. Ainsi, pour reprendre un exemple connu, s’il y a une corrélation indéniable entre le port du briquet et la prédisposition au cancer du poumon, rien n’indique que l’un cause l’autre. La seule possibilité pour moi de mettre en évidence un lien de causalité est de jouer sur un paramètre et d’observer l’effet qui en résulte : si je force quelqu’un à porter un briquet, la probabilité qu’il meure d’un cancer du poumon n’augmentera sans doute pas ; il n’y a donc pas vraiment causalité, mais seulement corrélation. On voit que c’est l’indépendance de la cause quant à l’effet qui seule peut me permettre de mettre en évidence un lien de causalité entre deux types d’événements : il faut, pour qu’il y ait réellement causalité, que la cause puisse ne pas avoir eu lieu, et que dans ce cas il n’y ait pas eu d’effet. Or la seule source authentique d’indépendance est la liberté ; le s...

Doit-on vraiment avoir une opinion politique ?

Il y a un problème d’intégration culturelle dans les banlieues - Il y a un problème d’exclusion sociale dans les banlieues - Il n’y a pas de problème si important que ça dans les banlieues - Il faut répondre à l’insécurité de manière autoritaire - Il faut favoriser la mixité sociale - La France est dirigée par une oligarchie - Les travailleurs sont exploités par le capital - Les musulmans ne peuvent pas vivre en république - La fiscalité française fait fuir les investisseurs - Les dépenses sociales plombent l’économie - Le chômage est l’armée de réserve du capitalisme - Les chinois nous prennent nos emplois - La religion est la cause de toutes les guerres - Pour l’économie, rien ne vaut une bonne guerre - Les gens ont besoin d’un leader  - Nous sommes trop nombreux sur terre - Les gens des pays émergents veulent vivre comme nous - Il existe une misère sociale qui ne cesse de s’agrandir - Il existe une insécurité qui ne cesse de s’agrandir - Les français pensent que... - Les françai...

La réalité est-elle une construction sociale ?

La réalité est-elle une construction sociale ? Les théories scientifiques sont-elles des fictions, au même titre que les mythes religieux ? Les électrons et autres photons sont-ils des artefacts de nos instruments de mesure ? Les représentations de la science sont-elles des projections de notre entendement sur une réalité amorphe ? Ces questions à l’opposé du sens commun semblent certainement étranges à la plupart d’entre nous, et pourtant, elles paraîtront familière à d’autres, et en particulier dans le milieu des sciences humaines. Elles sont propre à ce qu’on appelle souvent le mouvement post-moderne.

Peut-on naturaliser l'éthique ?

A première vue, l’éthique ne sert à rien. Quel sens y a-t-il à affirmer que quelque chose est “bien” ou “mal” ? A quoi ça sert ? Une personne agit toujours en toute liberté de toute façon. Si elle agit d’une façon, c’est sans doute que pour elle, c’est “bien” - ou pas, mais quelle importance ?

La conscience n'est pas un phénomène physique

La conscience est-elle physique ? C'est à dire : peut-on rendre compte de l'expérience subjective en tant que phénomène physique ? La question pose problème : d'une part, pense-t-on, le monde est constitué de matière/énergie et il est inutile de faire intervenir quoi que ce soit d'autre. Nous appartenons au monde, nous en sommes issus. Donc la conscience est un phénomène physique. D'autre part, pense-t-on, l'expérience subjective ne peut pas se ramener à une formule mathématique, elle est plus que ça. Donc la conscience n'est pas un phénomène physique. Si cette question est problématique, c'est certainement qu'elle est mal posée.

La roue de la connaissance

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La singularité à l'épreuve de la science - et vice versa

En affirmant la nature relationnelle de la description scientifique du monde, je n’avais pas l’intention de relativiser sa prétention à l’universalité. Nous aurons peut-être l’occasion de revenir sur les thèses “post-moderne” dans un prochain billet. D’ici là, démarquons nous simplement de ces thèses en affirmant que la science, de part sa méthode anti-dogmatique, de part l’utilisation des mathématiques qui assurent sa cohérence interne, de part l’unicité du monde, enfin, et le fait qu’aucune méthodologie instrumentale n’est jamais totalement isolée des autres ni de l’expérience quotidienne, tout ça fait qu’il y a de bonnes raison de croire que la science converge effectivement de manière asymptotique vers une description unique, universelle, de la nature. Cette description constitue ce sur quoi nous pouvons tous nous mettre d’accord.  Ce qu’il nous faut relativiser n’est pas l’universalité de cette description, mais plutôt sa complétude. Oui, la description scientif...