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Affichage des articles du mars, 2016

La philosophie inutile ? Dépassée par les sciences ? Sur les malentendus du positivisme naïf.

J'avoue avoir du mal à comprendre la raison pour laquelle certains scientifiques (généralement des physiciens médiatiques) s'évertuent à déclarer la mort de la philosophie (voir ici et  là ). Il y a comme des relents de guerre des sciences dans tout ça. Je veux parler de l'époque (les années 70-80) où la sociologie développait son "programme fort", résolument relativiste, visant à réduire l'édifice scientifique à une construction sociale. Ce projet est bel et bien mort et pour ma part je n'aurai aucun mal à me situer du côté des sciences dites "dures" dans ce débat. En tout cas pour ce qui est de la conception qu'il faut avoir de la vérité, de l'objectivité et du but de la science : découvrir ce qui existe indépendamment de nous et de nos façons de les concevoir. Il ne s'agirait pas de nier les apports de l'époque, et notamment les critiques qu'on peut faire à un positivisme naïf qui dirait que nous ne faisons que poser des h

Le problème de l'induction : le monde est-il structuré ?

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Il y a peu, les circonstances de la vie m'ont amené à loger dans une résidence étudiante pendant une semaine. Alors que je prenais mon repas dans la cuisine commune, un jeune garçon est arrivé pour préparer le sien. Il est allé manger dans sa chambre et un peu plus tard un autre gars est venu faire un peu de vaisselle. Le lendemain j'ai discuté brièvement avec un troisième qui étudiait dans le domaine de l'ébénisterie, puis le surlendemain un quatrième, un doctorant en Histoire originaire de Côte-d'Ivoire. J'ai alors procédé à un raisonnement inductif : il y a 7 chambres en plus de la mienne, et je n'ai vu pour l'instant que des garçons. Peut-être n'y a-t-il que des garçons à l'étage... Et quand j'ai rencontré un cinquième gars (un économiste de Djibouti) je me suis dit que cette nouvelle observation confirmait mon hypothèse. Mais attendez... Est-ce bien le cas ? En fait tout dépend de la façon dont on raisonne. Si l'on raisonne en états d