Problème moral et introspection -- suite
Afin de clarifier l'analogie entre le problème moral et le problème de l'introspection que j'évoquais dans l'article précédent, je me suis fendu d'un petit schéma (réalisé avec le logiciel inkscape -- cliquer pour agrandir) :
La flèche intitulée « action » exprime la psychologie humienne : être motivé à agir, c'est avoir un désir et une croyance pratique associée à la réalisation de ce désir. Le problème moral tel qu'exprimé par Smith provient du fait qu'une croyance morale semble a elle seule induire une motivation. La solution de Smith est illustrée par la flèche intitulée « ajustement moral » : une croyance morale induit en fait une modification des désirs.
La flèche intitulée « perception » exprime le fait que pour fonder une croyance nouvelle sur la base de données sensibles, il faut non seulement un aspect phénoménal associé à ces données, mais aussi une certaine attitude motivationnelle (ne serait-ce qu'une attention portée à l'objet et certaines attentes). Le problème de l'introspection serait alors plutôt qu'une attitude motivationnelle à elle seule (comme le fait que je regarde une chose) donne lieu à une croyance en l'absence de données des sens. Une solution possible, exprimée par la flèche « introspection », serait que nos attitudes motivationnelles induisent elle-même une modification d'aspects sensibles, qui peut ensuite devenir l'objet de croyances/connaissances.
Je ne suis pas sûr que ce schéma corresponde vraiment à une réalité. Il est peut-être simpliste, on pourrait en discuter longuement, ajouter des flèches, tenter de faire des liens avec les neurosciences, etc. Mais je pense qu'il doit s'en approcher d'une certaine manière. En particulier la distinction entre les éléments propositionnels et phénoménaux me parait importante. Les premiers sont dispositionnels : un désir, comme une croyance, est avant tout une disposition à agir d'une certaine façon. Les seconds sont actuels. Cette distinction est importante, puisqu'il s'agit là de la distinction entre forme et contenu, dont on peut dire que la question de leurs liens traverse toute la philosophie (on la retrouve dans la querelle des universaux en métaphysique, le physicalisme et la question des qualia, le structuralisme en philosophie des sciences, mais aussi sans doute en philosophie politique ou en philosophie morale avec les questions touchant à la normativité et aux valeurs). C'est aussi l'objet du livre de Schlick « forme et contenu », sur lequel je pense prochainement proposer une note de lecture.
La flèche intitulée « action » exprime la psychologie humienne : être motivé à agir, c'est avoir un désir et une croyance pratique associée à la réalisation de ce désir. Le problème moral tel qu'exprimé par Smith provient du fait qu'une croyance morale semble a elle seule induire une motivation. La solution de Smith est illustrée par la flèche intitulée « ajustement moral » : une croyance morale induit en fait une modification des désirs.
La flèche intitulée « perception » exprime le fait que pour fonder une croyance nouvelle sur la base de données sensibles, il faut non seulement un aspect phénoménal associé à ces données, mais aussi une certaine attitude motivationnelle (ne serait-ce qu'une attention portée à l'objet et certaines attentes). Le problème de l'introspection serait alors plutôt qu'une attitude motivationnelle à elle seule (comme le fait que je regarde une chose) donne lieu à une croyance en l'absence de données des sens. Une solution possible, exprimée par la flèche « introspection », serait que nos attitudes motivationnelles induisent elle-même une modification d'aspects sensibles, qui peut ensuite devenir l'objet de croyances/connaissances.
Je ne suis pas sûr que ce schéma corresponde vraiment à une réalité. Il est peut-être simpliste, on pourrait en discuter longuement, ajouter des flèches, tenter de faire des liens avec les neurosciences, etc. Mais je pense qu'il doit s'en approcher d'une certaine manière. En particulier la distinction entre les éléments propositionnels et phénoménaux me parait importante. Les premiers sont dispositionnels : un désir, comme une croyance, est avant tout une disposition à agir d'une certaine façon. Les seconds sont actuels. Cette distinction est importante, puisqu'il s'agit là de la distinction entre forme et contenu, dont on peut dire que la question de leurs liens traverse toute la philosophie (on la retrouve dans la querelle des universaux en métaphysique, le physicalisme et la question des qualia, le structuralisme en philosophie des sciences, mais aussi sans doute en philosophie politique ou en philosophie morale avec les questions touchant à la normativité et aux valeurs). C'est aussi l'objet du livre de Schlick « forme et contenu », sur lequel je pense prochainement proposer une note de lecture.
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