Les principes du communisme libéral (4/6)
4. La finance
Il est un dernier problème pourtant essentiel auquel nous ne nous sommes pas encore intéressé qui est l'aspect financier de l'économie.
L'importance de la finance réside dans le besoin de mener à bien des projets, et dans la difficulté qu'il peut y avoir à rassembler les ressources nécessaires. Tout projet nécessite une certaine quantité de travail, un investissement initial, qui ne sera rémunéré éventuellement que bien plus tard. Or il n'est pas donné à tout le monde de travailler longtemps sans rémunération immédiate. Etre financé, c'est en quelque sorte bénéficier de la confiance de quelqu'un pour mener à bien un projet. C'est en quelque sorte un pari pour le financier, qui est rémunéré pour le risque encouru, et une opportunité pour l'entrepreneur.
L'idée d'un marché de la finance se justifie par le fait que n'importe quel projet ne mérite pas que l'on s'y risque, et que, encore une fois, la loi de l'offre et de la demande constituerait idéalement l'outil naturel de mesure de la viabilité économique des projets.
Si la finance est essentielle à la marche de l'économie, elle ne devrait pas le devenir au point d'acquérir un contrôle excessif sur les activités humaines et s'en récupérer tous les bénéfices. C'est pourtant ce qui se produit aujourd'hui dans le système capitaliste libéralisé.
En réalité il existe deux types de financement possible. Dans le premier cas, l'argent du financement constitue en lui même le bien mis à disposition, et cette mise à disposition est rémunérée comme un service par les intérêts. Il s'agit du crédit. Dans le second cas, l'argent du financement n'est pas le bien en lui même mais la rémunération d'un bien, le capital, c'est à dire une part de l'entreprise. Ce capital servira à mener à bien une activité qui deviendra éventuellement rentable, et le financier, parce qu'il possède une partie de l'entreprise, touchera la partie des bénéfices qui n'est pas réinvestie, les dividendes.
Le premier type de financement, le crédit, n'est pas à priori incompatible avec nos principes de justice puisqu'il s'agit d'un service rendu. Du moins c'est sujet à débat. Le second type de financement, par contre, constitue une vente en tant que tel, il implique la propriété, et devrait donc être considéré illégal. Mais il pourrait être remplacé par une mise à disposition locative du capital de l'entreprise.
Est-il conforme à nos principes de justice de gagner de l'argent simplement parce qu'on en possède, d'avoir la possibilité de prendre des risques parce qu'on est riche ? Si l'on part du principe que prêter de l'argent est un service rendu, ça l'est. N'oublions pas que cet argent qui donne de l'argent ne peut avoir pour source ultime que le travail. Ainsi il peut être considéré légitime d'être rémunéré pour faire profiter quelqu'un d'autre du fruit de son travail, et ainsi de s'en priver temporairement au lieu de soi même en profiter immédiatement.
Il est un dernier problème pourtant essentiel auquel nous ne nous sommes pas encore intéressé qui est l'aspect financier de l'économie.
L'importance de la finance réside dans le besoin de mener à bien des projets, et dans la difficulté qu'il peut y avoir à rassembler les ressources nécessaires. Tout projet nécessite une certaine quantité de travail, un investissement initial, qui ne sera rémunéré éventuellement que bien plus tard. Or il n'est pas donné à tout le monde de travailler longtemps sans rémunération immédiate. Etre financé, c'est en quelque sorte bénéficier de la confiance de quelqu'un pour mener à bien un projet. C'est en quelque sorte un pari pour le financier, qui est rémunéré pour le risque encouru, et une opportunité pour l'entrepreneur.
L'idée d'un marché de la finance se justifie par le fait que n'importe quel projet ne mérite pas que l'on s'y risque, et que, encore une fois, la loi de l'offre et de la demande constituerait idéalement l'outil naturel de mesure de la viabilité économique des projets.
Si la finance est essentielle à la marche de l'économie, elle ne devrait pas le devenir au point d'acquérir un contrôle excessif sur les activités humaines et s'en récupérer tous les bénéfices. C'est pourtant ce qui se produit aujourd'hui dans le système capitaliste libéralisé.
En réalité il existe deux types de financement possible. Dans le premier cas, l'argent du financement constitue en lui même le bien mis à disposition, et cette mise à disposition est rémunérée comme un service par les intérêts. Il s'agit du crédit. Dans le second cas, l'argent du financement n'est pas le bien en lui même mais la rémunération d'un bien, le capital, c'est à dire une part de l'entreprise. Ce capital servira à mener à bien une activité qui deviendra éventuellement rentable, et le financier, parce qu'il possède une partie de l'entreprise, touchera la partie des bénéfices qui n'est pas réinvestie, les dividendes.
Le premier type de financement, le crédit, n'est pas à priori incompatible avec nos principes de justice puisqu'il s'agit d'un service rendu. Du moins c'est sujet à débat. Le second type de financement, par contre, constitue une vente en tant que tel, il implique la propriété, et devrait donc être considéré illégal. Mais il pourrait être remplacé par une mise à disposition locative du capital de l'entreprise.
Est-il conforme à nos principes de justice de gagner de l'argent simplement parce qu'on en possède, d'avoir la possibilité de prendre des risques parce qu'on est riche ? Si l'on part du principe que prêter de l'argent est un service rendu, ça l'est. N'oublions pas que cet argent qui donne de l'argent ne peut avoir pour source ultime que le travail. Ainsi il peut être considéré légitime d'être rémunéré pour faire profiter quelqu'un d'autre du fruit de son travail, et ainsi de s'en priver temporairement au lieu de soi même en profiter immédiatement.
Il existe bien des alternatives, comme le contrôle du financement par la seule collectivité, mais n'est-il pas risqué de priver les individus du pouvoir de se financemer les uns les autres, permettant ainsi à une institution centralisé, aussi démocratique soit elle, de décider des projets qui méritent d'être financés ou non ? Plus cette institution sera centralisée, plus elle brassera les millions, plus les enjeux de pouvoir s'y cristalliseront de manière dangereuse et plus la démocratie y échouera, aussi il est peut être nécessaire que ce pouvoir soit le plus décentralisé possible, mais quand bien même : aura-t-on toujours le droit, dans un tel monde où la finance est régie par la collectivité, d'avoir raison seul contre tous ?
Il semble donc difficile de s'opposer à ce principe naturel : planter une graine apportera un arbre qui donnera de multiples graines, de même, fournir un capital permet de faire fructifier celui-ci... Pour autant il est légitime de se demander qui, de celui qui a fourni la graine ou de celui qui a élevé l'arbre, a le plus le droit d'en récolter les fruits, et il est légitime de refuser au semancier le droit de s'approprier l'arbre parce qu'il avait la graine.
Aussi la véritable solution au problème du capitalisme ne réside peut être pas tant dans l'accaparation de la finance par le domaine public que dans l'émancipation de toute activité humaine vis à vis du monde financier. Car c'est à travers la propriété que s'exerce l'emprise de la finance. Si les entreprises sont réellement indépendantes de la finance dans leur fonctionnement nominal, alors l'argent ne nourrit plus l'argent mais le travail. Il y a donc de bonne raison de penser qu'une telle émancipation, à travers la suppression du principe de propriété, puisse permettre sinon la fin des inégalités, au moins la fin de leurs démesures.
Bien sûr rien n'interdit les entreprises de louer leur capital sur une durée infinie pour une somme initiale fixe. Alors nous retrouvons un système à peu près semblable au système capitaliste, à ceci près que l'évolution du cours de l'action ne bénéficie en aucun cas au financier, mais affecte uniquement l'entreprise elle même : l'évolution du cours correspond à l'évolution de la capacité de l'entreprise à se faire financer, au montant du financement qu'elle peut espérer en louant son capital. Les actions ne sont pas revendues mais restituées à l'entreprise qui en garde ainsi la maitrise.
D'autre part un tel système permet d'envisager d'autres modes de fonctionnement. En effet, puisque le bien que constitue la part d'une entreprise n'est pas sujet au vieillissement ou à l'usure, et puisque rien ne justifie le besoin de sécurité de la propriété dans un cas comme celui-ci, il semble plus adéquat d'adopter un principe de location des titres sur une durée finie suivant un contrat qui rémunérerait justement à long terme le risque encourut et la confiance apportée, par exemple en offrant des dividendes sur une certaine période fixée par avance. Alors l'ensemble des loyers constitue un financement régulier pour l'entreprise, non pas un capital statique bloqué.
En l'absence de propriété privé, puisqu'il n'existe pas réellement de capital, la finance peut n'être mise à contribution que comme service, c'est à dire quand un réel besoin de financement est nécessaire pour faire croitre une activité. A "capital fixe", c'est à dire dans son fonctionnement nominal, une entreprise serait totalement indépendante du monde financier.
Bien sûr rien n'interdit les entreprises de louer leur capital sur une durée infinie pour une somme initiale fixe. Alors nous retrouvons un système à peu près semblable au système capitaliste, à ceci près que l'évolution du cours de l'action ne bénéficie en aucun cas au financier, mais affecte uniquement l'entreprise elle même : l'évolution du cours correspond à l'évolution de la capacité de l'entreprise à se faire financer, au montant du financement qu'elle peut espérer en louant son capital. Les actions ne sont pas revendues mais restituées à l'entreprise qui en garde ainsi la maitrise.
D'autre part un tel système permet d'envisager d'autres modes de fonctionnement. En effet, puisque le bien que constitue la part d'une entreprise n'est pas sujet au vieillissement ou à l'usure, et puisque rien ne justifie le besoin de sécurité de la propriété dans un cas comme celui-ci, il semble plus adéquat d'adopter un principe de location des titres sur une durée finie suivant un contrat qui rémunérerait justement à long terme le risque encourut et la confiance apportée, par exemple en offrant des dividendes sur une certaine période fixée par avance. Alors l'ensemble des loyers constitue un financement régulier pour l'entreprise, non pas un capital statique bloqué.
En l'absence de propriété privé, puisqu'il n'existe pas réellement de capital, la finance peut n'être mise à contribution que comme service, c'est à dire quand un réel besoin de financement est nécessaire pour faire croitre une activité. A "capital fixe", c'est à dire dans son fonctionnement nominal, une entreprise serait totalement indépendante du monde financier.
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