Le réalisme est-il du côté du bon sens ?
Le réaliste affirme que les théories et hypothèses scientifiques sont pour la plupart vraies, au moins en approximation, et que les objets postulés par les scientifiques, les protons, les gènes et les cellules existent réellement. Si le philosophe non-réaliste nie tout ça, il contredit directement les scientifiques, n’est-ce pas ? Il est anti-science ? En quoi un philosophe serait-il légitime pour contredire ce que disent les scientifiques sans même prendre la peine de faire des expériences ? N’est-ce pas extrêmement prétentieux ? En fait c’est un peu plus compliqué que ça. Disons que le diable est dans les détails, et en particulier dans la compréhension de “exister”, “vrai” et “réaliste”. Je vais examiner ces trois termes tour à tour. Je souhaite défendre ici que les philosophes réalistes ont opéré, au tournant des années 80, une appropriation de ces termes qui leur ont permis d’asseoir le réalisme métaphysique sur le sens commun et de doter leur projet métaphysique du prestige gé