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Affichage des articles du mai, 2012

L'expérience consciente comme confrontation du monde à un référentiel

Nos expériences ne sont pas faites de nouvelles couleurs ou de nouveaux sons, ce sont des combinaisons de celles et ceux qu'on connaissait déjà. Elles sont aussi faites d'objets que nous reconnaissons. Ainsi le concret , dans ses variations, ne nous apparaît (et ne peut être compréhensible, donc conscient) que dans des termes pré-existants, connus , même si leur combinaison est nouvelle. Il y a donc deux pôles dans l'expérience consciente : moi et le monde ; "moi" est le pôle de stabilité, le référentiel, tandis que le monde est ce qui varie autour. Ce dont j'ai conscience, ce n'est pas de moi, du référentiel, mais bien du monde, et en ce sens, je suis un point de vue sur le monde, un oeil qui ne se voit pas lui-même (bien sûr je parle ici du moi conscient, pas du moi comme individu social qui est finalement lui aussi un objet de mon monde, bien que particulier)

La croyance en Dieu comme mode d'être ?

Partant de l'idée que nos croyances sont autant des descriptions de la réalité que des bases pour l'action, qu'on ne peut jamais en faire de pures descriptions dénué d'aspect interactifs et contextuels parce que nous sommes toujours situé dans le monde (comme le montre notamment la résistance de la physique quantique au réalisme), on peut se demander en quelle mesure la croyance en Dieu pourrait être justifiée, comme le pensais William James, sur la base pragmatique de son efficacité. Il s'agit d'y voit non pas une représentation de ce qui existe, mais simplement une manière d'être. Ceci suit également, en un sens, l'idée de Kant qui en fait un postulat de la raison pratique. Bien sûr une telle idée de Dieu est assez éloigné de la lecture qu'en ont beaucoup de croyant. Il s'agit d'en faire non pas une entité réelle, mais plutôt une idée directrice, une visée, notamment dans le domaine de l'éthique. Mais au fond elle n'est pas si élo

Le vrai, le bien

La conscience est un mouvement du passé vers le futur, intégrant perception et action de manière d'autant plus indistincte qu'on est en son centre. Ainsi nos mouvements volontaires se distinguent nettement de nos sensations visuels, mais qui peut dire en quelle mesure on décide d'une pensée et en quelle mesure on la perçoit ? Pour autant toute perception, y compris visuelle, est aussi une action : celle de diriger son attention sur un élément et d'en exclure les alternatives, et toute action, y compris motrice, est aussi une perception de cette action. Le vrai et le bien naissent dans le temps La représentation comme unité d'interaction avec le monde est donc tout ce qui existe en notre conscience. Mais déjà cette unité comprend deux pôles : moi et le monde, d'où naissent deux directions : le passé et le futur (ce qui vient du monde et ce qui vient de moi ; pour un approfondissement de ce modèle phénoménologique, voir mon article publié dans neuroquantology

Le naturalisme

Le naturalisme est la restriction des explications possibles aux causes naturelles, à l'exclusion, donc, des causes surnaturelles. Sous sa forme méthodologique, il est sans doute la pierre angulaire du savoir scientifique. Mais qu'entend-on exactement par "naturel" ou "surnaturel" ? Si on entend par naturel "ce qui peut être scientifiquement expliqué", alors la définition semble circulaire, à moins de définir plus avant la nature de l'explication scientifique et ce à quoi elle se restreint.

La synchronicité (note de lecture de la correspondance entre Pauli et Jung)

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Difficile de faire une note de lecture d'un livre qu'on a plutôt survolé que lu, et qui plus est quand il ne s'agit pas d'une oeuvre à proprement parlé mais d'une correspondance. Je ne peux donc évidemment pas me permettre d'en juger comme on juge d'un travail abouti, et me contenterait de faire quelque remarques sur le thème de la synchronicité (qui a motivé ma lecture) et sur l'intérêt que j'ai trouvé à cette lecture.

L'émergence

Revenons en détail sur une notion que nous avons évoqué plusieurs fois récemment : l'émergence. On résume l'émergence en affirmant que "le tout est plus que les parties". Elle sert principalement à combler le fossé explicatif qui existe dans les sciences du vivant ou encore en philosophie de l'esprit : il semble bien qu'un organisme biologique soit plus qu'un agencement de molécules, à plus forte raison quand on le suppose conscient, dans la mesure où il dispose d'une certaine cohérence, d'une hypothétique unité psychologique, et interagit globalement avec son environnement. Mais cette notion est en fait problématique, quelle que soit la version (forte ou faible) qu'on en choisit.

Vers quoi convergent les théories scientifiques ?

Dewey distingue la généralité de l'universalité. Le général, c'est une classe d'objet (par exemple les oiseaux) qui possèdent des propriétés communes, mais dont la liste des membres est contingente (on pourrait découvrir demain une nouvelle espèce d'oiseau). L'universel, au contraire, correspond à une classe (comme les types de triangles) dont la liste des éléments est nécessaire, dérivable logiquement, puisqu'il s'agit plutôt d'une structure mentale correspondant à une façon d'interagir avec le monde. Les grandes évolutions scientifiques remplacent le général par l'universel, éliminant les aspects contingents des théories pour en faire de simples circonstances particulières. Ainsi les espèces animales ne sont que les branches d'un unique arbre généalogique. Les dizaines d'atomes de la chimie ne sont plus des éléments fondamentaux de la nature, donnés comme tels, mais seulement les différentes configurations possibles des mêmes particule