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Affichage des articles du 2008

Espace public, espace privé, état, marché et liberté

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L’idéal libéral L’idéal libéral, sous bien des aspects, est séduisant. Il est fondé sur la liberté, et c’est difficile de lui reprocher. En effet quel principe est le plus digne d’être élevé au rang de principe fondamental que celui de la liberté, la capacité des individus à décider de leurs actions ? Il est aussi fondé sur la propriété privé. Quoi de plus naturel que de considérer que ce qui est issu de notre travail nous appartient ? Quel meilleur moyen de fonder la justice ? La propriété privé permet d’assurer un fonctionnement idéal de la société, car ce qui nous appartient sera bien entretenu par nos soins : nous ne voulons pas que nos possessions perdent de la valeur. Le marché constitue une démocratie idéale, attribuant aux biens et services non pas une valeur arbitraire et subjective mais une valeur issue de l’offre et de la demande répondant ainsi de manière idéale aux volontés humaines. L’ensemble des échanges humains est assuré par des contrats. Par définition un contrat re

Le réseau voltaire et la désinformation

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Sur la page d’accueil du réseau voltaire, qui se veut être un site d’information « alternatif », on pouvait voir pendant tout le mois de septembre le lien suivant vers un article du site : « Pékin 2008 : George W. Bush, ivre, évacué de la tribune officielle ». [http://www.voltairenet.org/article157973.html reprise ici : http://usa-menace.over-blog.com/article-22896032.html] En suivant le lien, on apprend, photos à l’appui, comment George W. Bush a été évacué d’une tribune officielle lors des jeux olympiques de Pékin à cause de son état d’ébriété avancé. Le texte est le suivant : « Le président des États-Unis n’a pas immédiatement réagi à l’attaque surprise de l’Ossétie du Sud par la Géorgie pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin 2008. Ses « conseillers » n’avaient guère eu de difficultés à le neutraliser le temps voulu pour le placer en face du fait accompli. Sur ces photos d’Associated Press et de Getty Images, on voit George W. Bush, en état d’ébriété avancée,

Un cas de populisme scientifique

Je publie ici une version sous forme de tribune de la lettre que j'ai envoyé à l'AFIS en réponse à un article de Henri Broch. Je publierai la réponse dès réception. L'article en question évoque le « Prix-Défi international », un prix de 200 000 euros à gagner pour quiconque se prétendant dotée d’un pouvoir particulier « paranormal » en fera la preuve suivant un protocole accepté d'un commun accord. Les phénomènes de la parapsychologie Partons d'un constat qui figure notamment dans le livre d'Henri Broch, co-écrit avec Georges Charpak : " Devenez sorciers, devenez savants". Le constat est le suivant : 55% de la population croit que la télépathie sera un jour admise comme une réalité par la science. Je suppose (sans avoir les chiffres exacts) qu'un certain nombre considèrent qu'ils en ont fait l'expérience. La perception de ces phénomènes, qu'elle soit réelle ou illusoire, est donc loin d'être marginale. D'autre part, il me semb

Edvige

A lire sur le sujet : Un pas de plus vers la soft dictature Facebook - Edvige, rapprochements hasardeux

Le pragmatisme et l'idéalisme

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On loue souvent le pragmatisme des hommes politiques, cette faculté de faire face aux événements et de trouver une solution efficace. Le pragmatisme tient du bon sens, c'est un gage d'efficacité. A l'inverse, il semble que l'idéalisme fasse peur. Les idéaux aliènent. Ils seraient un aveuglement, une négation de la réalité. L'idéale mène à l'idéologie. Il veut corrompre la réalité, la tordre, la soumettre. Le pragmatisme, lui, ne cherche qu'à améliorer les choses au jour le jour. Pourtant... On ne peut finir par se demander : quelle est la finalité de nos actions ? Qu'est-ce qui fait sens ? Où nous mène un pragmatisme sans but ? La fourmi qui évite si habilement chaque obstacle semble bien ridicule à tourner en rond... Car l'homme a besoin d'un but. Il lui faut un phare pour naviguer, et non seulement une barre. L'idéalisme seul peut le pousser à une réflexion approfondie et lui offrir les repères de cette réflexion. Il offre une vision global

Qu'est-ce que le temps ? (3) - La physique du chaos

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Cet article est le dernier d'une série consacrée au temps, au déterminisme et à l'irréversibilité. Les précédents articles nous ont présenté une vision déterministe et mécanique du temps, qui est celle des grandes théories actuelles, en dépit d'un indéterminisme de la mécanique quantique qui semble restreint au monde microscopique. Cependant au cours du XXème siècle, de nouveaux éléments ont permit d'envisager une nouvelle façon de voir les choses. Le chaos déterministe La théorie du chaos part de la constatation qu'il existe en mathématique des systèmes déterministes extrêmement simple dans leurs lois d'évolution, et ayant pourtant un comportement complexe et imprévisibles. Ils sont appelés systèmes non linéaires ou chaotiques. Leur étude a permit d'en découvrir de nombreuses caractéristiques, en particulier la sensibilité aux conditions initiales : deux états initiaux aussi proches l'un de l'autre qu'on le souhaite mèneront inévitablement à des

Qu'est-ce que le temps ? (2) - Les révolutions du début du XXème siècle

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Cette article est le deuxième d'une série consacrée au temps vu par la science, et en particulier aux notions d'irréversibilité et de déterminisme. Dans le premier article, la physique classique et la thermodynamique nous ont offert l'image d'un monde mécanique déterministe et dont irréversibilité dans le temps, bien qu'observée, serait une sorte d'illusion ; un monde dans lequel tout serait donné d'avance par les conditions initiales et qui se dirigerait petit à petit vers le désordre et l'homogénéité maximale. Seulement l'histoire ne s'arrête pas là. La science fait son chemin. A la fin du XIXème siècle, certains pronostiquent déjà l'aboutissement de la science : l'ensemble des phénomènes fondamentaux seraient expliqués, et le reste ne serait qu'une question de complexité à élucider. Mais petit à petit les scientifiques étendent leur domaine jusqu'à en atteindre les limites, et au début du XXème siècle, par l'étude des phé

Qu'est-ce que le temps ? (1) - L'approche classique

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Le temps de la science est-il compatible avec celui de notre vécu dans lesquels les événements se succèdent ? Est-ce le même temps ? Comment expliquer le succès prédictif des théories scientifiques alors que la conception déterministe et réversible qui l'accompagne semble aller contre l'intuition ? En retraçant l'histoire de la conception du temps dans la science, de la physique classique aux derniers axes de recherche, nous tenterons de répondre à ces questions. Nous nous attacherons à la notion de temps non pas en tant dimension à travers la durée, mais plutôt à son essence même, et donc aux notions d'irréversibilités et de déterminisme. Le premier article sera consacré à la physique classique et statistique, le second à la physique quantique et relativiste et le dernier à la science du chaos et des systèmes hors équilibre. La physique classique Au XVIIème siècle, Newton propose un modèle du monde dans lequel l'espace et le temps sont le cadre immuable des évène

Aujourd’hui, j’ai testé pour vous... Les quotidiens gratuits !

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Chaque jour en prenant les transports en commun, je vois d’abord de jeunes gens affublés de déguisements et qui, tels les crieurs d’antan mais ressemblant plus, eux, à des hommes sandwiches, une pile de journaux sous le bras, les distribuent à qui n’en veux. On se les arrache, et pour cause, ils sont gratuits... De quoi faire passer la pilule du trajet quotidien en s’occupant l’esprit. Et je vois ensuite dans le bus les têtes se cacher derrière ce journal, préférant arborer l’énorme publicité de la quatrième de couverture plutôt que leur triste mine fatiguée du matin. Ca faisant bien longtemps que je n’avais pas eu un tel papier dans les mains, car je leur préfère les livres ou, excusez ma vanité, mes propres réflexions défilant dans mon esprit au rythme du paysage. C’est pourquoi je décidai de m’en procurer plusieurs exemplaires afin d’en analyser le contenu, et surtout, de répondre à la question qui taraude, j’en suis sûr, plus d’un esprit : par q

Le temps

Le futur, c'est ce vers quoi tu veux tendre. Le passé, c'est ce qui t'en donne la force. Au présent, tu donnes ta force au futur. L'homme est une flèche sur un arc tendu, c'est un arc tendu sur une flèche.

Idée reçue numéro 2 - le naturel et l'artificiel

Ce qui est artificiel serait anti-naturel, ou néfaste pour la nature. En réalité l'homme lui même est naturel, la nature est créatrice, et par conséquent les créations de l'homme ne sont que les créations les plus sophistiquées que nous connaissions de la nature elle même, à travers nous. Loin de moi l'idée de cautionner n'importe quelle action de l'homme ni d'affirmer qu'elles se valent toutes. Cependant l'idéalisation, la sacralisation à outrance de tout ce qui est naturel, l'idée d'un sanctuaire intouchable du naturel et la diabolisation de toute action de l'homme est naïve même si tout indique que ces actions auraient tout intérêt à être teintées de respect. Mais c'est un autre problème. En fin de compte, la distinction entre le naturel et l'artificiel est elle même artificielle. Elle est donc également naturelle...

Une théorie de cordes

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1. Les cordes vibrantes Commençons par jouer avec une corde vibrante. Quand on la pince elle émet un son. On peut aussi la bloquer à l’endroit voulu pour raccourcir la zone qui vibre, et alors le son est plus aigu. D’abord on remarque ceci : quand on raccourcit la corde de moitié, le son émit est plus aigu mais la note jouée semble la même à l’oreille. Les deux notes sonnent naturellement bien ensemble : on peut le constater si l’on dispose de deux cordes identiques l’une à côté de l’autre. Divisons encore par deux la longueur. La corde est maintenant quatre fois plus petite. La note est encore plus aiguë, mais c’est toujours la même note à l’oreille. De plus l’intervalle entre la première et la seconde note semble le même qu’entre la seconde et la troisième. Ainsi à chaque fois qu’on divise une corde par deux, on augmente la note émise d’un intervalle identique qui ne change pas la note, et qu’on appellera ensuite l’octave. 2. L'arithmétique harmonique Si l’on possède plusieur