Réalisme moral
Il existe des raisons instrumentales : si je veux atteindre un but, je dois agir de telle manière. Par exemple, si je veux que ma plante survive, je dois l’arroser. Mais on peut dire que le “dois” de ce type de cas dérive du fait que je “dois” atteindre mon but (faire en sorte que ma plante survive). Ce n’est pas un devoir primitif, mais dérivé. Et mon but est peut-être encore un moyen d’en atteindre un autre, en quel cas il est lui aussi instrumental. Une manière de formuler la question du réalisme moral est de se demander s’il existe des raisons ultimes, non instrumentales, c’est-à-dire si la chaîne des raisons qu’on remonte en se demandant “pourquoi faire cela ?” à chaque étape se termine quelque part. Si c’est le cas (si ce n’est pas juste un “pourquoi pas”), et si ce quelque part n’est (au moins dans certains cas) pas relatif à un agent et à ses désirs contingents, si cette raison ultime est aussi universelle et objective, alors on peut dire que “la vie a un sens” en quelque sorte