La possibilité d'une éthique scientifique
Sur de nombreux sujets on voit s'opposer science ou scientisme et éthique. Par exemple en écologie : on oppose l'exploitation intensive de la nature à un "respect" qui peut faire figure de principe moral sans fondement scientifique, un "retour à la nature" illusoire, car l'agriculture n'a au fond jamais rien eu de naturel, ou une sacralisation de la vie, concept dont on peine à définir les limites. A ce moralisme sans fondement on oppose donc une rationalité dirigée vers des buts concrets, c'est à dire une éthique utilitariste. Pourtant c'est bien l'exploitation intensive de la nature, sous-tendue jadis par une logique utilitariste, qui est à l'origine des drames écologiques que nous connaissons aujourd'hui (réchauffement climatique, extinction des espèces, appauvrissement des sols, déforestation, marées vertes...). L'utilitarisme se heurte ainsi à l'objection du scientisme : il souffrirait d'une présomption exces