Sexe, politique et fatalisme biologique
Avec les affaires récentes ayant trait au sexisme ou aux rapporte entre sexe et politique, les commentateurs publics, inspirés par les sciences de la nature, ont parfois eu recours au fatalisme biologique, ce à des degrés divers. Ce que j’entends par “fatalisme biologique”, c’est la réduction des comportements humains à la biologie, et en particulier à travers des arguments de type darwinien.
Le poncif le plus courant à ce sujet est l’explication des différences entre divers traits de caractère des hommes et des femmes par une référence à notre lointain passé de chasseur/cueilleur. L’homme est le chasseur, pourvu d’un excellent sens de l’orientation, celui qui ne parle pas trop pour ne pas effrayer les bêtes, tandis que la femme est une pipelette invétérée dôté d’une grande intuition sociale, parfois appelé intuition féminine, et préfère s’occuper de ses progénitures, nettoyer la caverne et socialiser avec ses congénères. Sans doute fallait-il bien tuer le temps pendant que les hommes partaient à la chasse... Voilà donc qui expliquerait certaines différences cognitives entre hommes et femmes.
Ce type d'explication existe également à propos de la nature humaine en général, son altruisme, son instinct guerrier et parfois xénophobe, sa propension à la religiosité ou d'autres choses. On mettra en avant l'histoire biologique de l'homme et on expliquera ces facteurs en terme darwinien.
Que faut-il en penser ?
Nature contre culture
Il existe un certain nombre de théories de ce type pour expliquer tel ou tel type de comportement ou de différence entre les hommes et les femmes. Certaines confinent au ridicule (on a découvert le gène de l'homosexualité !), d’autres paraissent plus sérieuses. Beaucoup on trait à la sexualité. Pour caricaturer, on nous expliquera que l’homme tient plus que tout à disséminer sa semence à tout va et n’hésitera pas pour ce faire à jouer la surenchère auprès des autres mâles. Voilà pourquoi les hommes, comme chacun sait, adorent le foot et les belles voitures. Quand à la femme, elle sera avide de sécurité et voudra optimiser la bonne santé de ses futurs enfants. Elle cherchera les bras musclés d’un homme virile dopé à la testostérone, plein de bons gènes bien costaux, ou bien l’argent et la protection d’un homme puissant.
A l’opposé de cette vision des choses, certaines voix se font entendre -- dans les sciences sociales, dans les mouvements féministes, et ailleurs -- pour dénoncer ce réductionnisme biologique, et cette remise en question peut aller assez loin. Voilà que les genres deviennent de pures constructions sociales n’ayant rien de naturel. C’est la société qui forme les petits garçons à aimer le foot, et les filles les poupées, pas les gènes. Elles nous inculque un rôle social qui n’a vraiment rien de naturel : c’est une pure contingence de l’histoire. A l’extrême, on nous dira peut-être que les théories biologiques elle même ne sont finalement que les constructions sociales d’une science bien trop masculine...
Le débat sur la nature humaine est à bien des titres similaire. Y a-t-il une nature humaine, d’origine biologique, qui constitue nos déterminants naturels ? Après tout l’humain est bien un animal, il est issu du monde animal. Qui le niera ? La biologie doit donc pouvoir nous éclairer sur son comportement. Ou bien l’homme dépasse-t-il entièrement sa nature au point de n’être plus qu’un animal culturel, dont le comportement n’a plus rien à voir avec celui d’un animal ?
Il serait absurde de refuser par principe toute détermination biologique à nos comportements. On commencera cependant à tempérer cette détermination sur deux points :
Comment déterminer les déterminants biologiques ?
Sur le second point, observons que la mise en évidence d’un déterminant, quel qu’il soit, ne peut être que statistique. Il faut donc bien avoir à l’esprit que quel que soit la différence entre hommes et femmes mise en évidence, il s’agira tout au plus d’une loi statistique valant “en moyenne”, mais le plus souvent de sorte que les variations autour de la moyenne sont bien plus importantes que les variations dont rendent compte les lois (tout comme il y a plus de différences entre individus de types européens que de différence moyenne entre européens et africains ou asiatiques, ce qui discrédite la notion de race - de même la notion de sexe n'est pas aussi bien définie qu'on le croit).
Mais même ainsi il faudra encore être certain que ce déterminant est naturel et non culturel. Comment faire ? C’est d’autant plus difficile que les traits psychologiques sont tous intriqués et peut être de manière différentes suivant les cultures. Mais quand bien même on observe des stabilités trans-culturelles, comment être certain qu’il ne s’agit pas d’un trait culturel que nous partageons tous ? On pourra mettre en évidence un mécanisme physiologique, comme l’effet d’une hormone sur le comportement (mais encore une fois il s’agira d’un effet statistique). On pourra aussi observer des comportements semblables chez les grands singes, par exemple.
Il est donc possible de mettre en évidence des déterminants naturels à nos comportements, mais on le voit, il est important de relativiser : il est souvent difficile de les séparer entièrement des déterminants culturels, et en tout état de cause, il s’agit de moyennes ne s’appliquant pas à tous les individus de la même manière.
Est-on biologiquement déterminé ?
Revenons maintenant sur le premier des deux aspects. A quel point est-on déterminé biologiquement ?
A l’évidence, le comportement humain s’explique avant tout en termes humains. Nos actions poursuivent des buts que nous nous fixons. Ils prennent sens au sein de la société des hommes, s’expriment par le langage. Si détermination il y a, on peut la trouver dans les pulsions, les désirs, parfois justifiés rationnellement, et pourquoi pas, nos traits de personnalité en général, dans la mesure où ceux-ci nous échappent.
Sur le plan physiologique, il est aujourd'hui généralement reconnu que les gènes, ou plutôt le complexe des interactions entre les gènes, n’expriment généralement que des dispositions modulées par l’environnement et l'histoire individuelle. L'idée qu'il existe un "gène de" quelque chose est la plupart du temps un mythe (si ce n'est pour certains phénotypes bien précis comme la couleur des yeux). C'est vrai en physiologie, et à plus forte raison en psychologie, quand on sait à quel point les interactions sociales jouent un rôle déterminant dans nos vies... Ainsi les déterminants biologiques, sur le plan individuels, ne devraient être conçus tout au plus que comme des propensions.
Or le propre de l’homme est très certainement de savoir dépasser ses propres déterminations par leur connaissance, justement. Si je sais ce qui me détermine, si je connais mes tendances, alors je peux décider qu’il en sera autrement, je peux y remédier. C’est donc justement notre connaissance des lois biologiques qui les affaiblit. Voilà donc pourquoi nombre de philosophies, depuis l’antiquité, on comme principe la maîtrise des désirs et la connaissance de soi. Voilà pourquoi on parle d’éducation. La société sculpte notre comportement.
Dissoudre la différence entre nature et culture
Après cette double relativisation (les déterminants sont répartis statistiquement sur le plan collectif, ils jouent le rôle de propension pouvant être dépassées sur le plan individuel), il est important toutefois d’insister sur le fait qu’il est absurde de nier tout fondement biologique à nos comportement, à la nature humaine, aux différences entre hommes et femmes. Les différences sexuelles restent très marquées physiquement (on compte moins de quelque pour-cents d’individus intersexe à la naissance, souvent des hommes “génétiques” ayant un déficit hormonal). Or on ne peut ignorer l’impact du physique sur notre vie.
La question qu'on peut se poser néanmoins est donc : en quelle mesure les aspects culturels qu'expriment la société, notamment dans l'éducation et les interactions sociales, y compris les rapports entre hommes et femmes, ne seraient-ils pas eux-même déterminés par notre biologie ? Mais si l'on en vient à se poser cette question, n'est-ce pas la séparation entre nature et culture qui vole en éclat ?
C’est peut être cette différence entre nature et culture qu’il faut dissoudre. Au fond quelle importance peut avoir l’origine de nos déterminants ? Ce qui compte, c’est d’accepter leur existence, et de mesurer notre capacité ou non à les modifier, que ce soit par l’action politique ou technique. Pourquoi donc sacraliser la chose naturelle comme quelque chose d’intouchable ? Mais aussi : pourquoi s’imaginer que les facteurs culturels serait de pure constructions, de pures fictions, qu'on pourrait les changer à loisir, qu’ils seraient le fruit de volontés (par exemple de volonté de domination) et non pas des effets tout aussi mécaniques que les facteurs naturels, parfois ancré dans ces derniers, parfois un renforcement, une institutionnalisation de ces derniers à l'issue de mécanismes sociaux ? Pourquoi n'échapperaient-ils pas eux aussi, parfois, à notre volonté ?
Au fond nous n’existons que par la société (ne souscrivons pas au mythe de l’enfant sauvage). Peut être faut-il accepter que finalement, la culture est notre nature, que les deux sont inextricables, que certains aspects culturels sont tellement ancrés, tellement constitutifs des relations sociales, qu’il est illusoire de vouloir les faire disparaître (sans conservatisme d’aucune sorte), tandis que certains aspects naturels sont parfaitement maîtrisables. Le débat sur ce qui est naturel ou ne l’est pas n’a qu’une importance minime. La question est : que veut-on et peut-on raisonnablement changer, et pourquoi le veut-on ?
Conclusion
Avant tout, refusons donc de faire de la nature un déterminant rigide s’appliquant de manière absolue à tous les individus. Refusons également d’en faire une chose sacrée, sur laquelle il serait impossible d’agir. On peut trouver parfois, dans cette vision fataliste des choses, une certaine injonction commerciale, teintée de scientisme, à se laisser aller à nos penchants naturels. On y trouve également une forte composant conservatrice, tentant de “naturaliser” l’ordre établit et de réifier en norme ce qui n’est qu’une propension naturelle n’ayant rien d’absolue (par exemple l’hétérosexualité). Or ce sont là des mensonges : c’est méconnaître la nature et la complexité des déterminants biologiques.
Mais refusons également de faire de la culture une pure construction, le pur produit des volontés et représentations humaines, quand elle est la matrice de toutes nos relations sociales et est peut-être tout autant mécanique que notre nature, inséparable d’elle. N’ignorons pas les déterminants, ne les réifions pas, ne nous interdisons pas d’agir.
Le poncif le plus courant à ce sujet est l’explication des différences entre divers traits de caractère des hommes et des femmes par une référence à notre lointain passé de chasseur/cueilleur. L’homme est le chasseur, pourvu d’un excellent sens de l’orientation, celui qui ne parle pas trop pour ne pas effrayer les bêtes, tandis que la femme est une pipelette invétérée dôté d’une grande intuition sociale, parfois appelé intuition féminine, et préfère s’occuper de ses progénitures, nettoyer la caverne et socialiser avec ses congénères. Sans doute fallait-il bien tuer le temps pendant que les hommes partaient à la chasse... Voilà donc qui expliquerait certaines différences cognitives entre hommes et femmes.
Ce type d'explication existe également à propos de la nature humaine en général, son altruisme, son instinct guerrier et parfois xénophobe, sa propension à la religiosité ou d'autres choses. On mettra en avant l'histoire biologique de l'homme et on expliquera ces facteurs en terme darwinien.
Que faut-il en penser ?
Nature contre culture
Il existe un certain nombre de théories de ce type pour expliquer tel ou tel type de comportement ou de différence entre les hommes et les femmes. Certaines confinent au ridicule (on a découvert le gène de l'homosexualité !), d’autres paraissent plus sérieuses. Beaucoup on trait à la sexualité. Pour caricaturer, on nous expliquera que l’homme tient plus que tout à disséminer sa semence à tout va et n’hésitera pas pour ce faire à jouer la surenchère auprès des autres mâles. Voilà pourquoi les hommes, comme chacun sait, adorent le foot et les belles voitures. Quand à la femme, elle sera avide de sécurité et voudra optimiser la bonne santé de ses futurs enfants. Elle cherchera les bras musclés d’un homme virile dopé à la testostérone, plein de bons gènes bien costaux, ou bien l’argent et la protection d’un homme puissant.
A l’opposé de cette vision des choses, certaines voix se font entendre -- dans les sciences sociales, dans les mouvements féministes, et ailleurs -- pour dénoncer ce réductionnisme biologique, et cette remise en question peut aller assez loin. Voilà que les genres deviennent de pures constructions sociales n’ayant rien de naturel. C’est la société qui forme les petits garçons à aimer le foot, et les filles les poupées, pas les gènes. Elles nous inculque un rôle social qui n’a vraiment rien de naturel : c’est une pure contingence de l’histoire. A l’extrême, on nous dira peut-être que les théories biologiques elle même ne sont finalement que les constructions sociales d’une science bien trop masculine...
Le débat sur la nature humaine est à bien des titres similaire. Y a-t-il une nature humaine, d’origine biologique, qui constitue nos déterminants naturels ? Après tout l’humain est bien un animal, il est issu du monde animal. Qui le niera ? La biologie doit donc pouvoir nous éclairer sur son comportement. Ou bien l’homme dépasse-t-il entièrement sa nature au point de n’être plus qu’un animal culturel, dont le comportement n’a plus rien à voir avec celui d’un animal ?
Il serait absurde de refuser par principe toute détermination biologique à nos comportements. On commencera cependant à tempérer cette détermination sur deux points :
- En quelle mesure notre comportement est-il déterminé par la biologie ? (aspect ontologique)
- Comment détermine-t-on en pratique les déterminants biologiques, et donc que nous apprennent réellement ces “lois” sur nous même ? (aspect épistémologique)
Comment déterminer les déterminants biologiques ?
Sur le second point, observons que la mise en évidence d’un déterminant, quel qu’il soit, ne peut être que statistique. Il faut donc bien avoir à l’esprit que quel que soit la différence entre hommes et femmes mise en évidence, il s’agira tout au plus d’une loi statistique valant “en moyenne”, mais le plus souvent de sorte que les variations autour de la moyenne sont bien plus importantes que les variations dont rendent compte les lois (tout comme il y a plus de différences entre individus de types européens que de différence moyenne entre européens et africains ou asiatiques, ce qui discrédite la notion de race - de même la notion de sexe n'est pas aussi bien définie qu'on le croit).
Mais même ainsi il faudra encore être certain que ce déterminant est naturel et non culturel. Comment faire ? C’est d’autant plus difficile que les traits psychologiques sont tous intriqués et peut être de manière différentes suivant les cultures. Mais quand bien même on observe des stabilités trans-culturelles, comment être certain qu’il ne s’agit pas d’un trait culturel que nous partageons tous ? On pourra mettre en évidence un mécanisme physiologique, comme l’effet d’une hormone sur le comportement (mais encore une fois il s’agira d’un effet statistique). On pourra aussi observer des comportements semblables chez les grands singes, par exemple.
Il est donc possible de mettre en évidence des déterminants naturels à nos comportements, mais on le voit, il est important de relativiser : il est souvent difficile de les séparer entièrement des déterminants culturels, et en tout état de cause, il s’agit de moyennes ne s’appliquant pas à tous les individus de la même manière.
Est-on biologiquement déterminé ?
Revenons maintenant sur le premier des deux aspects. A quel point est-on déterminé biologiquement ?
A l’évidence, le comportement humain s’explique avant tout en termes humains. Nos actions poursuivent des buts que nous nous fixons. Ils prennent sens au sein de la société des hommes, s’expriment par le langage. Si détermination il y a, on peut la trouver dans les pulsions, les désirs, parfois justifiés rationnellement, et pourquoi pas, nos traits de personnalité en général, dans la mesure où ceux-ci nous échappent.
Sur le plan physiologique, il est aujourd'hui généralement reconnu que les gènes, ou plutôt le complexe des interactions entre les gènes, n’expriment généralement que des dispositions modulées par l’environnement et l'histoire individuelle. L'idée qu'il existe un "gène de" quelque chose est la plupart du temps un mythe (si ce n'est pour certains phénotypes bien précis comme la couleur des yeux). C'est vrai en physiologie, et à plus forte raison en psychologie, quand on sait à quel point les interactions sociales jouent un rôle déterminant dans nos vies... Ainsi les déterminants biologiques, sur le plan individuels, ne devraient être conçus tout au plus que comme des propensions.
Or le propre de l’homme est très certainement de savoir dépasser ses propres déterminations par leur connaissance, justement. Si je sais ce qui me détermine, si je connais mes tendances, alors je peux décider qu’il en sera autrement, je peux y remédier. C’est donc justement notre connaissance des lois biologiques qui les affaiblit. Voilà donc pourquoi nombre de philosophies, depuis l’antiquité, on comme principe la maîtrise des désirs et la connaissance de soi. Voilà pourquoi on parle d’éducation. La société sculpte notre comportement.
Dissoudre la différence entre nature et culture
Après cette double relativisation (les déterminants sont répartis statistiquement sur le plan collectif, ils jouent le rôle de propension pouvant être dépassées sur le plan individuel), il est important toutefois d’insister sur le fait qu’il est absurde de nier tout fondement biologique à nos comportement, à la nature humaine, aux différences entre hommes et femmes. Les différences sexuelles restent très marquées physiquement (on compte moins de quelque pour-cents d’individus intersexe à la naissance, souvent des hommes “génétiques” ayant un déficit hormonal). Or on ne peut ignorer l’impact du physique sur notre vie.
La question qu'on peut se poser néanmoins est donc : en quelle mesure les aspects culturels qu'expriment la société, notamment dans l'éducation et les interactions sociales, y compris les rapports entre hommes et femmes, ne seraient-ils pas eux-même déterminés par notre biologie ? Mais si l'on en vient à se poser cette question, n'est-ce pas la séparation entre nature et culture qui vole en éclat ?
C’est peut être cette différence entre nature et culture qu’il faut dissoudre. Au fond quelle importance peut avoir l’origine de nos déterminants ? Ce qui compte, c’est d’accepter leur existence, et de mesurer notre capacité ou non à les modifier, que ce soit par l’action politique ou technique. Pourquoi donc sacraliser la chose naturelle comme quelque chose d’intouchable ? Mais aussi : pourquoi s’imaginer que les facteurs culturels serait de pure constructions, de pures fictions, qu'on pourrait les changer à loisir, qu’ils seraient le fruit de volontés (par exemple de volonté de domination) et non pas des effets tout aussi mécaniques que les facteurs naturels, parfois ancré dans ces derniers, parfois un renforcement, une institutionnalisation de ces derniers à l'issue de mécanismes sociaux ? Pourquoi n'échapperaient-ils pas eux aussi, parfois, à notre volonté ?
Au fond nous n’existons que par la société (ne souscrivons pas au mythe de l’enfant sauvage). Peut être faut-il accepter que finalement, la culture est notre nature, que les deux sont inextricables, que certains aspects culturels sont tellement ancrés, tellement constitutifs des relations sociales, qu’il est illusoire de vouloir les faire disparaître (sans conservatisme d’aucune sorte), tandis que certains aspects naturels sont parfaitement maîtrisables. Le débat sur ce qui est naturel ou ne l’est pas n’a qu’une importance minime. La question est : que veut-on et peut-on raisonnablement changer, et pourquoi le veut-on ?
Conclusion
Avant tout, refusons donc de faire de la nature un déterminant rigide s’appliquant de manière absolue à tous les individus. Refusons également d’en faire une chose sacrée, sur laquelle il serait impossible d’agir. On peut trouver parfois, dans cette vision fataliste des choses, une certaine injonction commerciale, teintée de scientisme, à se laisser aller à nos penchants naturels. On y trouve également une forte composant conservatrice, tentant de “naturaliser” l’ordre établit et de réifier en norme ce qui n’est qu’une propension naturelle n’ayant rien d’absolue (par exemple l’hétérosexualité). Or ce sont là des mensonges : c’est méconnaître la nature et la complexité des déterminants biologiques.
Mais refusons également de faire de la culture une pure construction, le pur produit des volontés et représentations humaines, quand elle est la matrice de toutes nos relations sociales et est peut-être tout autant mécanique que notre nature, inséparable d’elle. N’ignorons pas les déterminants, ne les réifions pas, ne nous interdisons pas d’agir.
Commentaires
Ainsi, les différences de comportement lié au sexe sont fréquentes chez les animaux. Imaginer qu'il en serait différemment avec l’espèce humaine serait téméraire et sans fondement.
Ainsi, les différence de comportements sexuels sont une évidence pour chacun. Les nier serait une pure fantaisie d'une discussion de salon.
Une certaine agressivité envers les congénères différents existe dans toutes les espèces animales. La méfiance, voir l'agressivité envers les étrangers différents de soi est une prudence instinctive.
Les hommes ont les femmes ont de nombreuses différences innées de leurs caractères respectifs.
Il existe naturellement dans chaque être humain un sentiment de méfiance envers ceux qui sont différents, par leur langue par leur comportement, par leurs idées, par leur couleur de peau, par leur tradition.
Ce sentiment de méfiance est différent de toute idée de guerre ou d'agressivité systématique. Bien au contraire. Toute agression est coûteuse pour les deux. L'animal et l'humain tentent de l'éviter. Toute coopération volontaire serait bénéfique pour les deux.
L'Etat a inventé des mots comme "racisme" ou xénophobie". Ces mots sont indéfinissables et impensables, du moins tels que l'Etat les utilise.
- toute différence est statistique et ne s'applique pas systématiquement à chaque individu
- les différences sont amplifiées culturellement ce qui crée un effet normatif
- il n'est pas toujours possible de distinguer ce qui relève de la nature et de la culture
- l'homme est libre. Il est possible, individuellement, de dépasser ces différences (rien n'oblige personne à s'y soumettre)
Par ailleurs, je ne sais pas qui est "l'Etat"... Et pour ma part, j'ai trouvé des définitions qui me semblent claires aux mots que vous dites "impensables" dans de bons dictionnaires.